Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique

vendredi 13 novembre 2009

Mine, bois et forêt dans les Alpes du Sud au Moyen Âge : approches archéologique, bioarchéologique et historique / par Vanessa Py

[Soutenance de thèse]

jeudi 3 décembre 2009 à 14 heures
Aix-en-Provence (MMSH -salle 1)

Jury :
- Mathieu ARNOUX (Professeur, U. Paris VII et E.H.E.S.S., I.U.F., rapporteur)
- Marie-Christine BAILLY-MAÎTRE (Directeur de Recherche, L.A.M.M. UMR 6572)
- Philippe BRAUNSTEIN (Directeur d’études émérite à l’E.H.E.S.S., rapporteur)
- Béatrice CAUUET (Chargée de Recherche, T.R.A.C.E.S. UMR 5608)
- Aline DURAND (Maître de conférences-HDR, U. Aix-Marseille I, co-directrice)
- Michel FIXOT (Professeur émérite, U. Aix-Marseille I, directeur)
- Brigitte TALON (Maître de conférences, U. Aix-Marseille III)


En quelques mots…
Les Alpes du Sud ont été le théâtre d’une importante activité minière au Moyen Âge central. En Haute-Durance, dès le Xe siècle, les mineurs ont recherché et extrait des minerais de plomb argentifère depuis le bas des versants jusque dans les terroirs agropastoraux d’altitude (2000-2200 m d’alt.). Les prémices de l’activité participent à une phase de conquête du milieu qui se traduit en haute montagne par des déboisements (incendies). Le recours à l’abattage par le feu pour attaquer des roches encaissantes dures a généré des stratégies d’exploitation qui ont conditionné la forme des ouvrages, l’organisation des aires de travail, la composition des remblais, le traitement des matériaux et l’exploitation de la forêt. L’étude croisée des vestiges miniers, de leur chronologie, des biofacts ligneux, des témoignages écrits, du mode opératoire de l’abattage par le feu grâce à l’expérimentation sérielle, apporte des éléments nouveaux pour dépeindre le travail à la mine, les usages et les techniques du bois associés, pour préciser le calendrier des activités. On pénètre au coeur de la forêt, sur le carreau de la mine, au front de taille, on s’immisce dans la cabane, auprès du foyer, auprès du bétail. En haute montagne, le mineur et l’agropasteur, l’agropasteur qui peut être aussi le mineur, gèrent leurs ressources en commun. La localisation en altitude de l’aire d’approvisionnement en combustible industriel et l’exploitation de la forêt sous forme de quartiers spécialisés, mais pas spécifiques, répondent à une gestion raisonnée des disponibilités forestières pour satisfaire les besoins des activités minières et agropastorales. La région de la Haute- Durance n’a pas souffert des déboisements anthropiques plus que les autres régions sud-alpines, preuve patente que dès le Moyen-Âge central, des communautés, des seigneurs, peut-être visionnaires, ont su préserver un équilibre entre les capacités de production et les disponibilités environnementales. En ce sens, ils pratiquaient un réel développement durable.


Contacter Vanessa Py

py@mmsh.univ-aix.fr


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