Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique

mardi 23 septembre 2008

Hommes – Carnivores ? Caractériser l’action de l’hyène des cavernes : De l’utilisation des données fossiles pour l’interprétation des sites mixtes

[Soutenance de thèse]
par Valérie Bourdillat

jeudi 25 septembre 2008 à 15h00
Amphithéâtre de l’Institut de Paléontologie Humaine
1 rue René Panhard
75013 Paris


Résumé :

Les grottes et les abris-sous-roches représentent généralement la destination finale de la nourriture transportée par les hommes et les carnivores préhistoriques et de nombreux gisements renferment les témoignages mélangés de leur présence et/ou de leur activité. En raison de son comportement collecteur et de sa capacité à fracturer les os, l’hyène intéresse les archéologues depuis longtemps et fait l’objet de nombreuses études visant à caractériser les repaires. L’analyse taphonomique du repaire Pléistocène supérieur de Bois Roche (Charente, France) fournit des données détaillées pour caractériser les assemblages osseux accumulés par l’hyène des cavernes (/Crocuta crocuta spelaea/). Certains critères s’avèrent être de bons marqueurs de l’activité des hyènes ; coprolithes, fragments digérés, marques de rognage, conservation et fragmentation des os longs, d’autres en revanche se sont révélés moins diagnostiques soit parce qu’ils peuvent être crées par plusieurs causes (/equifinality/) soit parce qu’ils sont indépendants des agents collecteurs. L’attribution du rôle prédominant de l’hyène dans la formation d’un assemblage archéologique nécessite donc de réunir plusieurs lignes d’évidence. L’étude de cas menée sur l’assemblage osseux provenant du niveau 1A de la grotte Scladina (Namur, Belgique), permet de remarquer plusieurs différences avec le repaire de Bois Roche ; une longueur moyenne des fragments d’os longs deux fois plus faible, aucun os complet, des épiphyses exceptionnellement conservées et de très rares cylindres chez les ongulés de grande taille et de taille moyenne. Il est probable que ces indices traduisent un accès secondaire par les carnivores à des ossements déjà fragmentés par l’homme mais faute de marques d’impact, il est impossible de le prouver. Sans pour autant exclure l’hypothèse d’un apport de carcasses dans le gisement par des hommes, nous remarquons que l’activité carnivore prend le dessus et entrave notre capacité à pouvoir distinguer l’empreinte humaine lorsque celle-ci est faible.


Composition du jury :
  • M. Denis VIALOU, Président
  • M. Jean-Philip BRUGAL, Rapporteur
  • M. Marcel OTTE, Rapporteur
  • M. Philippe FOSSE, Examinateur
  • M. Jean-François TOURNEPICHE, Examinateur
  • Mme Marylène PATOU-MATHIS, Directrice de thèse
  • Mme Paola VILLA, Directrice de thèse

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